le choix

LES CENT ET UNE AVENTURES DE CAROLINE RENAULT  AUTO_BIOGRAPHIE

LE CHOIX/

J’étais seule,abandonnée au couvent des Clarisses à Lafond (17),par mon maître et propriétaire François MORIN,beaucoup plus occupé à jouer ses économies dans les casinos de la région que de me faire prendre l’air et la route :certains m’ont fait aimablement savoir  qu’il se pavanait  ostensiblement de casino en casino avec une gamine Citroën de six cylindres a traction avant ,qui a dû lui coûter une fortune et finira par le ruiner .Elle lui a tellement tourné la tète,qu’un soir de java bien arrosé,ils se sont tous deux retrouvés cul par-dessus tète le long d’un platane sur la nationale 10 .Lui n’a pas eu trop de mal, mais la traction gourgandine ne s’en est pas remise . Bien fait !

C’est alors qu’un petit étudiant famélique et crasseux, Christian Prébost apparut dans ma vie ; il apprenait rue d’Ulm les arts <décoratifs ; je commençais ma quarantaine,mais lui avait à peine vingt ans : la différence d’age lui faisait un peu peur,mais vu sa très petite bourse ,il ne pouvait pas trop faire le difficile !

  Cette petite bourse ,il l’avait perçue fin mai,presque aux vacances scolaires ,cela l’avait obligé ,pendant les deux premiers trimestres scolaires,d’abord d’emprunter à ses copains pour subsister ,puis devant la légitime impatience de ceux-ci,de recourir à des petits boulots pour rembourser et se nourrir :plonge au resto U,baby et papy sitting,,manutention aux halles,figuration au Chatelet et dans des films ,etc ..etc…

    Quand cette bourse enfin arriva,(30 000 AF. Pour l’année,),l’année scolaire touchait à sa fin et c’était la cerise sur le gâteau ,la manne céleste,un argent de poche inespéré, elle permit à Christian  de réaliser un rêve fou : s’offrir une  < VOITURE > ; Les gourmandes n’étant pas chères à l’époque,il hésita entre deux voitures : une berline Delage six cylindres,mais la coquine buvait plus de 20 litres aux cent,et son carter contenait parait il 12 litres ! ;de plus elle valait 80 000 F(800 F actuels),ce qui dépassait le budget et l’aurait immédiatement mis sur la paille. Réaliste,il se rabattit sur une vieille,moins exigeante,toute heureuse de se faire chevaucher par une telle jeunesse : _une vieille Renault d’avant la guerre de 14 ,celle qu’avait délaissée l’inconstant Francois Morin et qu’il acquit pour seulement 25 000 AF (250 F actuels)