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caroline Renault centenaire
20 février 2009

Ma sortie de couvent

LES CENT ET UNE AVENTURES DE CAROLINE  RENAULT AUTO -BIOGRAPHIE

 

MA SORTIE DU COUVENT  DES CLARISSES A LAFOND

 

Quand il est venu m’enlever dans mon couvent à LAFOND, les sœurs Clarisses m’avaient longuement mises en beauté pour que je lui plaise ,avaient lustré mes cuivres avec force mirror et passé ma robe bistre à l’huile d’olive , ce qui me redonnait mon teint de jeune fille .

Elles avaient mis tant d’amour à me bichonner !à astiquer tous les recoins laitonnés de mes bijoux,à retirer toutes les souillures de mon pare vent et retiré toutes les poussières de mes coussins pour honorer la maman de Francois, mon infidèle ex maître .

François avait donné à Christian de très précieux conseils prénuptiaux : tu lui déverrouille le robinet, tu lui soulève délicatement et discrètement le capot,tu lui titille gentiment le petit bouton du pointeau du carburateur jusqu'à ce que tu sentes venir au bout de ton doigt les vapeurs du précieux liquide qui la fera  vibrer ,tu recherche le point G sensible de la compression,tu tires un grand coup de manivelle, et ,immédiatement, si elle a été bien préparée ,elle part !!

Muni de ces précieuses indications,Christian,un peu intimidé, arrive au couvent,et demande à la mère supérieure s’il peut me prendre dans la cour .  Celle ci fait évacuer les sœurs Clarisses

Car à aucun prix elles ne peuvent rencontrer d’hommes,et Christian m’approche avec précaution,reproduit scrupuleusement et avec maladresse tous les gestes et attouchements préconisés par François ,et, du premier geste, me fait vibrer de tous mes deux cylindres :

Teuf teuf   teuf teuf   teuf teuf    Ah  , je pars !!…,enfin ,nous partons , l’un dans l’autre,pour une étreinte et une union qui auraient pu  être très brève ou sans lendemain,,et qui dure à ce jour depuis plus de cinquante ans, de patience  et de persévérance d’abord,d’intérêt réciproque par la suite,,et enfin d’un amour sans ombre ,qu’aucune panne ,aucune maladie,ni aucune liaison passagère de ,l’un ou l’autre n’a pu altérer depuis .

Pour ne pas l’effaroucher le premier jour,je suis sortie du couvent sans grincer de la boite,et, sitôt sur la route,mise à ronronner : teuf teuf , teuf teuf , teuf teuf , …..je n’ai même pas mis mon moteur à la masse dans une descente,comme j’en ai l’habitude pour jouer( le ressort de mon poussoir de mise à la masse est un peu fatigué ,ce qui pour mon âge n’est pas grave).

clarisses
Clarisses

 

Délaissée depuis plusieurs mois, j’aurais pu faire la mauvaise tète ,et refuser ou renâcler à partir avec un jeune blanc bec sans aucune expérience,hocqueter d’humeur ,traîner la jante ou me dégonfler d’un pneu : ah non alors !,j’ai eu trop peur de finir mes jours dans ce couvent, malgré toutes les bonnes attentions des sœurs Clarisses ; toutes les caresses délicates prodiguées à ma robe ou à mes bijoux de cuivre ne vaudront jamais la ferme main d’un homme sur ma manivelle ,mes cylindres ,mes pistons ou mes bielles. Ah que j’étais heureuse sur cette route,entre La Rochelle et Chatelaillon : je n’ai pas bronché ,je n’ai pas réclamé d’eau , je n’ai pas demandé d’essence,j’en pouèt pouètais de plaisir !

Arrivé à Chatelaillon, par contre, l’accueil fut beaucoup plus réservé :la mère de Christian ne se gêna pas pour lui dire qu’il avait fait une bêtise de se prendre une « vieille « ,et qu’il allait tout droit vers tout un tas d’em..bêtements.. Heureusement, il tint bon et me garda avec lui ;………mais , est ce que cette passade entre une vieille et un gamin allait durer ?

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caroline Renault centenaire
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